Lutter ensemble contre les comportements oppressifs en assemblée
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Quand je m’installe dans une assemblée, est-ce que je me mets devant/au centre ou derrière/dans un coin ? Est-ce que je me mets intuitivement proche de personnes qui semblent
partager mon identité de genre ? -
Quand l’assistance est invitée à contribuer, est-ce que je suis dans les premières personnes qui s’expriment ou est-ce que j’attends plutôt que d’autres, peut-être moins à l’aise à l’oral, aient le temps de se saisir de la proposition ?
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Est-ce que, lorsqu’un temps de questions est ouvert, je m’en tiens bien à poser des questions même si j’ai l’élan de partager une expérience personnelle me concernant ?
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Est-ce je prends la parole, même brièvement, sans l’avoir demandée ou sans attendre qu’elle soit attribuée (manifester son désaccord, approuver, surenchérir, terminer les phrases des autres, faire des blagues, etc.) ?
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Est-ce que je coupe la parole ? Si je m’en rends compte ou si on me le notifie est-ce que je m’arrête et m’excuse ou est-ce que je garde malgré tout la parole ?
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Est-ce que j’adapte ma contribution (nombre et temps des prise de parole) en fonction de celles qu’il y a eu avant moi et des autres participant·e·s, notamment des hommes cisgenres (personne dont le genre assigné à la naissance correspond à celui auquel elle s’identifie) qui prennent souvent beaucoup plus la parole et plus longtemps que les personnes MINT (meufs/femmes, intersexes, non-binaires, trans) ?
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Lorsque je participe à un débat, est-ce que je me demande si ce que j’ai l’intention de dire n’a pas déjà été dit avant de prendre la parole ? Est-ce que j’exprime mon soutien à une personne qui a tenu un propos que je partage plutôt que de me réapproprier ses propos ?
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Est-ce que j’évite d’entrer dans un échange “ping-pong” avec quelqu’un·e et veille bien à ce que le débat reste ouvert à toustes ?
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Est-ce que je fais attention à parler en mon nom, et à ne pas généraliser mon propos ou user d’argument d’autorité “non réfutable” de type “On est toustes d’accord pour dire que…” ; “Comme chacun·e sait…” ; “Il est bien évident que…” ?
Plutôt que de l’enrichir, ces formulations appauvrissent le débat, pouvant notamment mener à l’auto-censure d’autres participant·e·s. -
Est-ce que j’utilise des tournures de phrase pour donner de l’importance à mon propos ou m’autoriser à dépasser du cadre, comme par exemple : “Je sais que ce n’est pas le moment, je ne veux pas monopoliser la parole mais …” ; “Ce que je veux vous partager est vraiment très intéressant…” etc. ?
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Est-ce que je cherche à plaire lorsque je m’exprime ? Est-ce que j’agis de la même manière vis-à-vis d’un homme ou d’une personne MINT (meufs/femmes, intersexes, non-binaires, trans), vis-à-vis d’une assemblée ou d’un petit groupe ?
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Est-ce que je recherche l’approbation lorsque je m’exprime, en ayant par exemple un regard insistant vis-à-vis de personnes de l’auditoire, attendant des hochements de tête, posant des questions rhétoriques qui prennent l’autre à parti par exemple : “Tu vois ce que je veux dire ? ; “On est bien d’accord ?” ; etc. ?
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Est-ce que je me sens toujours légitime à parler ou est-ce que j’ai tendance à m’abstenir ou à m’excuser quand je prends la parole, mentionnant parfois ne pas me sentir légitime ou ne pas être la meilleure personne pour répondre : “Je ne sais pas si ce que j’ai dit était clair…” ; “Désolé·e, c’est un peu confus…” ; etc. ?
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Est-ce que je me retrouve souvent à expliquer des choses à une personne sans vérifier qu’elle n’en sait pas plus que moi ou qu’elle le souhaite (mansplaining) ?
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Est-ce que je veille à regarder la personne qui s’exprime de la même manière, que ce soit un homme cisgenre ou une personne MINT(meufs/femmes, intersexes, non-binaires, trans) ?
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Est-ce que j’écoute avec la même attention toustes les participante·s ? Est-ce que je me permets parfois de faire des blagues ou de mener des discussions en parallèle et le cas échéant, est-ce que je le fais plus souvent lorsque ce sont des personnes MINT (meufs/femmes, intersexes, non-binaires, trans) ? qui s’expriment ?
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Est-ce que je donne le même crédit à toutes les personnes qui s’expriment ? Sinon, est-ce que je prends plus au sérieux les hommes qui s’expriment, les personnes plus âgées, les personnes qui parlent plus fort, les personnes ayant un statut d’élu.e, de maire, les personnes que je ne connais pas, etc. ?
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Comment est-ce que j’occupe l’espace ?
Quand je m’exprime :
- Est-ce que je me mets debout, bombe le torse, force une voix grave et/ou solennelle (gestuelle corporelle que l’on peut qualifier de “guerrière patriarcale”) ?
● Est-ce que j’utilise mon corps pour conserver la parole, éviter une reprise de
l’animation ou qu’une autre personne réagisse en restant debout par exemple ou en mettant ma main devant moi pour faire barrière à une intervention ou en la posant sur l’épaule, la jambe, le bras de quelqu’un·e, entretenant ainsi une forme d’autorité (souvent patriarcale) ?
Le reste du temps :
● Est-ce que j’ai tendance à percuter ou toucher des personnes autour de moi faute d’attention quand je me déplace ?
● Est-ce que je veille à ne pas prendre trop de place pour ne pas gêner/toucher les personnes à côté de moi ou est-ce que je prends l’espace qui me met le plus à l’aise sans plus de considération pour celleux qui m’entourent par exemple en écartant les jambes et les bras (manspreading) ?
● Est-ce que je m’autorise à toucher des personnes sans leur demander leur
consentement (particulièrement des personnes que je ne connais pas ou peu, même si le consentement c’est à vérifier partout et tout le temps !) ?
● Est-ce que je prends beaucoup d’espace sonore : parler fort et/ou éclater de rire ou éternuer/renifler de façon “tonitruante” ?
● Est-ce que je m’autorise à fumer sans demander autour de moi si cela est ok et sans faire attention à qui reçoit la fumée (en fonction du vent, des personnes assez éloignées de moi peuvent en recevoir, il n’est pas très agréable pour elles de se déplacer pour demander aux fumeureuses de se décaler, la plupart du temps, les personnes incommodé·e·s ne disent d’ailleurs rien…)
- Est-ce que je veille à respecter le cadre posé par l’organisation accueillante et/ou l’animateur·ice ? Est-ce que j’en déroge parfois consciemment ou inconsciemment ? Est-ce que le cadre doit m’être souvent rappelé car je ne le respecte pas ?
- Est-ce que je veille à ne pas avoir des comportements ou faire des remarques, des blagues blagues qui reposent et maintiennent un système de domination (racisme, sexisme, classisme, validisme, âgisme)? Si j’ai heurté quelqu’un·e, même si ce n’était pas mon intention, est-ce que je parviens à écouter et accueillir la parole de la personne concernée qui m’exprime ce qui n’est pas ok pour elle (directement ou par l’intermédiaire de quelqu’un·e d’autre) ou est-ce que mon réflexe est de me justifier, de me défendre, niant
de fait le ressenti de la personne ?